Le marché du chien, au poil !

Plus je connais les hommes, et plus j’aime mon chien » disait avec cynisme Pierre Desproges. Il n’empêche, avec un foyer sur deux qui possède au moins un animal de compagnie, les Français adorent les bêtes, chats et chiens en tête !

Un marché toujours frétillant

7,4 millions de chiens contre 7,2 millions en 2014, soit autant de possibilités d’offres de produits et de services.

Le marché animalier représente un business mondial de plus de 90 milliards d’euros ! Alimentation bien sûr, mais aussi hygiène, soins, accessoires, psychologie comportementale, assurances santé et maladie, et même, service funéraire : le marché est porteur, d’autant qu’il innove et se développe constamment. Les entreprises et industries du secteur proposent des offres et des services qui répondent aux attentes des propriétaires, à commencer par ce qui facilite la vie ! La technologie y aide,par exemple avec un collier connecté qui permet de géolocaliser son compagnon.
Il semble que les Français affectionnent particulièrement les petits chiens, qu’ils gâtent comme des enfants. Or, ces petits chiens aboient beaucoup, souvent de manière intempestive… Un défaut transformé en potentiel pour le marché canin puisque cela permet de proposer une offre éducative.

 

Désormais considéré comme un membre à part entière de la famille, un chien coûte environ 800 € à son maître à l’année. Multipliés par 12 à 15 ans, durée minimum de vie que l’on souhaite à son compagnon ! À l’achat il faut compter 600 – 800 € pour un chiot d’une race répandue, et plus de 1000 € pour une race rare ou renommée.

LOF ou pas LOF, une valeur sentimentale

LOF ou pas LOF, une valeur sentimentale
La France est le premier pays au monde en matière de races de chien de par sa tradition de chasse et sa diversité géographique, selon le directeur de la Société centrale canine. Les races sont classifiées, sélectionnées, étalonnés et utilisées dans le monde entier, pour la reproduction comme pour le travail.
70 % des chiens appartiennent à une race canine ou sont apparentés, soit 5,2 millions d’individus. Cependant, contraints par la dimension des logements ou influencés par les modes, les Français ne choisissent pas des races hexagonales. En 2017, bergers belges, australiens et allemands ont fourni les plus gros contingents de chiots. Suivent les golden retrievers, les bull-terriers, les chihuahuas, les labradors ou les king-charles. C’est en 10e position que l’on trouve une race française, le bouledogue.
Les concours portent sur une sélection morphologique pour déterminer l’animal le plus proche du standard de sa race ou sur une sélection comportementale pour les chiens de travail ou de compagnie. Là où survient l’os, c’est au niveau du pourcentage de chiens confirmés, c’est-à-dire inscrits définitivement au LOF (livre des origines français), livre généalogique officiel tenu par la Société centrale canine https://www.centrale-canine.fr/ pour le compte du ministère de l’Agriculture : ils ne sont plus que 375 000 chiens confirmés, soit 5 % de la population. Or, non seulement la confirmation ne permet pas d’évaluer scientifiquement les qualités génétiques des individus confirmés mais en plus ce système en entonnoir diminue le nombre de reproducteurs possibles. D’un autre côté, un chien « non LOF », certes moins cher, est sans garantie génétique et peut réserver de bonnes comme de mauvaises surprises.

Un business oui, mais un besoin fondamental de déontologie
Certaines races connaissent un engouement particulier, il faut donc produire, et reproduire ! Parfois dans des conditions déplorables : utilisation de chiennes qui n’ont pas fini leur croissance et ont déjà mis bas quatre fois, ou à l’inverse de vieilles femelles qui ont 8 ans au moment de l’accouplement ; césariennes à répétition… Sans parler de la multiplication des accouplements consanguins étroits (mère/fils, père/fille ou frère/sœur), ça fait froid dans le dos n’est-ce pas ? Il a l’air pourtant mignon ce chiot… Pour lutter contre ces pratiques et l’affaiblissement du patrimoine génétique, l’association bretonne Canis Ethica https://www.canisethica.org/ sensibilise les pouvoirs publics à la notion de bien-être animal en termes d’intégrité physique et psychique et remet en cause les traditions.

La filière canine : (chiffres de 2014)
• 7,26 millions de chiens soit 1,29 chien par foyer français
• 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires
• 23 000 emplois
• une demande annuelle de 900 000 chiots
(14 % de race, 33 % de type et 53 % de croisés)
Source : https://www.canisethica.org/actions/ethique-en-elevage/

Sources, à consulter pour aller plus loin :
https://www.vetitude.fr/chien-de-race-levolution-de-la-societe-centrale-canine-scc-rapport-cgaaer/
http://petmarketmagazine.com/IMG/pdf/indicateurs.pdf
https://www.economie-magazine.com/dossier-16-marche-animaux-compagnie-chiffres-cles-etat-lieux.html
https://www.lesechos-etudes.fr/news/2018/09/14/le-marche-de-lanimal-de-compagnie-poursuit-sa-croissance/
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/02/25/chiens-et-chats-un-business-au-poil_5262212_3234.html
https://www.lepoint.fr/societe/il-faut-sauver-les-chiens-de-race-25-10-2015-1976597_23.php